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Wow! Voilà bientôt 15 ans que le Normand Guilbeault Ensemble travaille le répertoire de Charles Mingus. Quel bonheur communicatif que celui d’interpréter le répertoire vaste et riche de ce grand compositeur de jazz et quel beau défi pour un musicien que celui de jouer la musique de Charles Mingus.

Quel privilège aussi d’avoir bon an, mal an (avec mes amis et collègues Jean Derome, Ivanhoe Jolicœur, Mathieu Bélanger, Claude Lavergne et par le passé avec le regretté Michel Ouellet), présenté au public du Québec et d’ailleurs une musique qui demeure encore méconnue.

Dès le début de la formation, j’avais décidé d’inclure quelques pièces de Mingus parmi un répertoire de compositions originales. D’ailleurs, mes deux premiers disques témoignent de cet engouement puisqu’on y retrouve au moins une pièce du célèbre contrebassiste sur chacun d’eux.

La sensation que j’éprouvais pour cette musique ne pouvait que me pousser à aller de l’avant avec un projet qui serait consacré uniquement à ce prolifique compositeur. L’idée de se consacrer uniquement à Mingus vit le jour en 1995 et on produisit un premier disque «Hommage à Mingus» l’année suivante sur l’étiquette Justin Time.

Malgré le fait qu’«Hommage à Mingus» fut mis en veilleuse (entre 1997 et 2003) en raison d’autres projets musicaux importants, nous continuames à jouer nos 3 ou 4 concerts par année qui nous permirent de garder le projet vivant en y interprétant à chaque fois de nouvelles pièces de Mingus.

«Des compositions denses, complexes, imprévisibles par leurs brusques variations de cadence ou de tempo et, si elles contiennent parfois de belles harmonies comme aurait pu les concevoir son mentor Ellington, elles sont souvent soumises à des déstructurations sauvages, des accélérations impromptues et peuvent même se résoudre en dissonances tout à fait avant-gardistes pour l’époque. (…) Par ses propos, ses actes et ses écrits, Charles Mingus a laissé le souvenir d’un personnage au caractère turbulent, irascible, voire violent, son œuvre enregistrée met davantage en évidence des qualités comme l’intensité, la spontanéité, la puissance de sa musique ainsi qu’une vision non conventionnelle du jazz tel qu’on le jouait dans les années 50 et 60.»*

Au total, Charles Mingus a enregistré plus d’une soixantaine de disques sous son nom propre et légué à la postérité plus de 300 compositions originales.

Cet album vous permettra d’entendre sept pièces de Mingus dont quelques classiques comme Pithecanthropus Erectus et Moanin’ mais aussi quelques une plus obscures comme All the things you could be by now if Sigmond Freud’s wife was your mother et Conversation ainsi qu’une version revisitée de Fable of Faubus rebaptisée pour l’occasion Fable of George Dubya (avec paroles à l’appui). Et pour compléter l’album, la très belle composition de Jean Derome, MDMD.

Bonne écoute à tous.

—Normand Guilbeault

* DragonJazz — Pierre Dulieu, 100 CD de Jazz (users.skynet.be/sky19290/)

Ce disque est dédié à la mémoire de Michel Ouellet.


EN //

What a privilege it also is to present this still underrated music to audiences in Quebec and abroad, year in year out, with my friends and colleagues Jean Derome, Ivanhoe Jolicœur, Mathieu Bélanger, Claude Lavergne and, in the past, the late Michel Ouellet.

Right from this band’s inception, I had decided to include a few Mingus tunes in a repertoire of original compositions. In fact, my first two albums testify to this infatuation, as each one contains at least one piece by the famous bassist.

The feeling I had for this music could only drive me deeper into a project that would be solely devoted to this prolific composer. The idea of devoting ourselves to Mingus exclusively came to life in 1995 and a year later we recorded a first album, “Hommage à Mingus,” for the label Justin Time.

Despite the fact that “Hommage à Mingus” was moved to the back burner (between 1997 and 2003) in favor of other important musical endeavors, we kept playing our 3-4 concerts a year, which allowed us to keep the project alive by adding new Mingus tunes each time we performed.

“Dense, complex, unpredictable compositions full of sudden changes in rhythm and tempo, and even though they occasionally feature pretty harmonies similar to the ones his mentor Ellington could have thought of, these harmonies are often subjected to savage destructuring or surprise accelerations, and can even resolve into dissonances that were absolutely avant-garde at the time. (…) Through his words, actions and writings, Charles Mingus has left the image of a boisterous, short-tempered, even violent character, but his recorded works highlight different qualities, such as the intensity, spontaneity, and power of his music, along with an unconventional conception of jazz as it was performed during the ’50s and ’60s.” *

All in all, Charles Mingus has released over 60 records credited to his name and has left to posterity over 300 original compositions.

This album offers seven Mingus tunes for your pleasure, including a few standards like Pithecanthropus Erectus and Moanin’, but also a few more obscure numbers, such as All the things you could be by now if Sigmond Freud’s wife was your mother and Conversation, plus a revisited version of Fable of Faubus, here rechristened Fable of George Dubya (with appropriate lyrics). And to round up the album, Jean Derome’s beautiful composition MDMD.

I wish you a nice listen.

—Normand Guilbeault

* DragonJazz — Pierre Dulieu, 100 CD de Jazz (users.skynet.be/sky19290/)

This album is dedicated to the memory of Michel Ouellet.